Comme beaucoup, j’utilise maintenant quotidiennement les chat conversationnels basés sur l’IA. Que ce soit avec des modèles Open Source ou propriétaires, leurs atouts sont indéniables dans certains domaines.
Lorsque j’ai commencé à utiliser ChatGPT, j’ai commencé à écrire mes premières requêtes en anglais car le moteur me posait des questions et interagissait avec moi dans cette langue et ne paraissait pas en comprendre d’autre.
Puis petit à petit, j’ai compris que mon prompt pouvait également être rédigé en français puisque le moteur consolide des informations provenant de sites rédigés dans la langue de Molière (même si dans ChatGPT c’est encore dans une faible proportion).
Plus j’écrivais des prompts et plus j’en oubliais également mon orthographe !.
Cela a commencé par les accents qui ont progressivement disparu de mes phrases. Alors que je m’évertuais à vouloir mettre de la ponctuation (je mettais un point d’interrogation pour être sûr que le moteur comprenne que c’était une question), je m’apercevais que quoi que j’écrivais, le moteur d’inférence comprenait la teneur de mon texte et m’apportait une réponse juste et adaptée.
Au fur et à mesure, je me suis mis à écrire de plus en plus vite sans véritablement me soucier de la façon dont j’écrivais les mots ou phrases (vous verrez cela devient addictif).
Ainsi, je peux écrire : « st ce que tu es le roii de l’ortogafe », CHATGPT me répond de manière synthétique : « Je fais de mon mieux pour être précis et correct dans l’orthographe et la grammaire dans toutes les langues que je connais, y compris le français ».
Conscient de cela, j’ai décidé de pousser un peu plus loin et j’ai commencé à rédiger mes prompts dans un mode que tous les jeunes utilisent sur leur smartphone (Le SMS « court ») avec une phrase de de type : « k fe tu pkp »
Le moteur répond alors : « Il semble que vous utilisez un langage textuel abrégé. Si je comprends bien, vous me demandez ce que je fais et pourquoi ».
et pourquoi ne pas aller encore plus loin et mixer les fautes d’orthographe, les langues et la grammaire ?. En spécifiant le prompt : « pourquoi dans le movie les mechants no son buenos », le moteur nous répond : « Dans les films, les méchants sont souvent présentés de manière négative ».
Alors qu’est-ce que cela veut dire ? Si l’on approfondit les rouages des réseaux neuronaux, les fameux « Transformers » ou « Embeddings » on comprend mieux pourquoi ChatGPT est aussi « permissif ».
De manière générale et sans rentrer dans les détails techniques, le moteur extrait les mots de votre prompt et les hiérarchise (au sens vectoriel) afin de trouver des similitudes possibles avec d’autres noms/phrases qu’il connait déjà.
Son processus de compréhension se base donc sur de la pure application de statistiques et de probabilités. Si votre phrase a de la ponctuation, des fautes d’orthographe, son algorithme ne s’en soucie guère, il retire simplement une valeur « mathématique » du contexte de la phrase et/ou du mot.
C’est cette faculté qui lui permet d’être aussi universel et de pouvoir anticiper vos prompts quel que soit la façon dont vous les rédiger. D’ailleurs, comme avez pu le remarquer il n’y a pas de correcteur orthographique dans ChatGPT car ce n’est finalement pas utile !
Alors est ce que les outils comme ChatGPT nous rendent plus paresseux dans notre façon d’écrire, d’échanger avec la machine ?
La réponse est OUI assurément, en utilisant les chats conversationnels nous oublions les règles élémentaires de grammaire et d’orthographe , voire la syntaxe même de notre langue. Mais d’un autre côté ils permettent à tout à chacun de s’affranchir des difficultés d’apprentissage et d’offrir un moyen universel de communiquer.
D’ailleurs n’hésitez pas à interpeler ChatGPT par un « nuqneH », il vous répondra en Klingon !.
Rémy Poulachon