Il y a quelques jours Airbus a présenté son démonstrateur intitulé DragonFly (libellule en français) basé sur un Airbus A350-1000 et se déroulant à l’aéroport de Toulouse-Blagnac.
Le principe : Montrer que l’avion de ligne peut être suffisamment « autonome » pour exécuter certaines opérations sans le concours des pilotes.
Le nom du projet n’est pas anodin car la libellule est un insecte capable d’analyser son environnement à 360° en temps « réel » et d’adapter ainsi son vol suivant les contraintes météo ou les éventuels dangers.
Airbus via sa filiale UpNext souhaite reproduire les formidables caractéristiques de l’insecte (biomimétisme) sur ses avions et utiliser cette capacité pour « comprendre » son environnement.
Par ce biais, l’avion est en mesure d’atterrir sans avoir recours aux pilotes, se diriger directement vers son parc de stationnement en passant par les Taxiways tout en tenant compte des éventuels dangers. Pour la phase d’atterrissage, Il répond particulièrement aux situations délicates où le pilote n’est plus en mesure de contrôler l’aéronef ou lors d’une météo difficile.
Pour arriver à cette finalité, Airbus a bardé son avion de capteurs, de caméras et impliqué fortement l’Intelligence Artificielle (même si le terme n’est pas utilisé sciemment dans la communication du constructeur Européen).
Les capteurs permettent d’analyser l’environnement autour de l’avion afin de définir une cartographie spatiale des différents éléments se trouvant à proximité (les autres avions, les blocs de l’aéroport, les véhicules, comme le fait un Lidar pour les voitures autonomes),
La technologie Computer Vision permet d’affiner cette représentation en « labelisant » les éléments détectés par l’image (L’avion ne va pas effectuer les mêmes opérations suivant l’objet qui se trouve devant lui).
Enfin l’Intelligence Artificielle va permettre d’analyser et de déclencher les actions suivant un ensemble de paramètres qui auront été introduits au préalable dans le « moteur » IA.
Les expérimentations sur Toulouse ont permis de récupérer des millions de paramètres sur le tarmac afin d’alimenter les réseaux neuronaux qui seront par la suite utilisés pour les prises de décision.
Le système établit également un lien permanent avec la tour de contrôle (ATC) et l’avion pour adapter en temps réel les actions et les communiquer aux opérateurs des pistes.
L’atterrissage automatique n’est pas nouveau puisqu’il équipe déjà les avions modernes pour des situations complexes mais DragonFly va plus loin en permettant de s’affranchir des technologies existantes (Radars, ILS…)
Enfin, le roulage de l’avion, de son atterrissage jusqu’à la porte de débarquement (Taxi Guidance) est également automatisé via DragonFly grâce à la puissance de l’IA qui a « ingéré » l’ensemble des plans de pistes et qui peut alors diriger l’avion sur le « chemin » le plus sécurisé.
Alors, êtes vous prêt à faire confiance à l’avion autonome ?
Rémy