Continuons notre périple autour des moyens de transports qui sont directement impactés par l’essor de lntelligence Artificielle. Après l’expérimentation d’un avion autonome avec Airbus, c’est au tour d’IBM de lancer une série de tests sur un navire qui répond au doux nom de MAS (Mayflower Autonomous Ship).
Celui-ci a traversé l’Atlantique Nord, d’Est en Ouest, de Plymouth en Angleterre jusqu’à Plymouth aux Etats unis en toute autonomie.
Ce trimaran de quinze mètres est entièrement piloté par l’ordinateur et s’appuie sur l’Intelligence Artificielle pour prendre ses « décisions ». En plus d’être « hybride » et à faible consommation, c’est surtout le rôle de l’IA qui est ici intéressant à analyser.
Le navire est bien entendu équipé de multiples capteurs (plus de 30 !), de balises GPS (classiques dans cet environnement), mais également de caméras thermiques pouvant être utilisées de nuit, de jour, par temps clair, brouillard etc…
L’intelligence à bord (qu’IBM nomme « AI Captain ») a la faculté d’analyser en temps réel des multiples paramètres qui, on l’imagine, sont très disparates en mer.
Il se base pour cela sur l’usage du Machine Learning et sur son apprentissage effectué tout au long de son parcours.
Le Computer Vision est utilisé notamment pour déceler et anticiper les possibles obstacles se dressant sur le chemin du navire (autres navires, baleines, débris etc..), le système est d’ailleurs basé sur un énorme Dataset regroupant des milliers d’objets identifiés pouvant être présents sur l’eau (même les plus saugrenus !).
Beaucoup de challenges ont dû être aussi relevés pendant cette traversée. Ainsi, il a été compliqué d’anticiper les dangers provenant des fonds marins via les caméras immergées ou d’anticiper les nappes de pétroles ou des algues denses qui peuvent entraver la progression du navire.
Le capitaine « automatisé » utilise également le système IAS (Automatic Identification System) permettant de tout connaître des navires croisés (taille, vitesse, poids..) et s’appuie sur des capteurs spécifiques pour mesurer la taille des vagues et adapter ainsi sa manière de naviguer.
Le bateau est en permanence en relation avec les radars Météo lui permettant de changer sa route suivant les conditions climatiques et ainsi se baser sur les travaux d’apprentissage qu’il a suivi au préalable sur les routes des cartes disponibles.
Tout n’est pas encore parfait malgré tout car la traversée du bateau a été entachée par des problèmes de batteries et son amarrage au port n’a pas été réalisé encore automatiquement.
Suite à ces expérimentations, IBM a décelé 5 niveaux permettant de classifier l’autonomie des navires. Le niveau 1 étant celui qui requiert encore la présence d’un humain alors que le 5 correspond à un engin totalement autonome.
Assistons nous aux prémices d’une nouvelle génération de transporteurs maritimes qui amèneraient vos marchandises à bon port sans intervention humaine ?